Fraught, un projet à quatre mains, une installation et une performance de Pier Giorgio De Pinto et Valter Luca Signorile.
"Aussi complète soit-elle, l'union de deux âmes laissera toujours des différences qui font de la conversation un plaisir.
Georg Christoph Lichtenberg
Le MACT/CACT clôture l'année 2015 avec une exposition intitulée FRAUGHT, imaginée et conçue en 2014. Les deux artistes qui réalisent ce projet anormal sont PIER GIORGIO DE PINTO et VALTER LUCA SIGNORILE, qui ont uni leurs forces pour l'occasion afin de créer un projet thématique commun à quatre mains.
FRAUGHT (frɔ:t) est un terme au pedigree vénérable : d'origine nord-européenne, il englobe une variété de significations différentes, dont celles de " chargé ", " alourdi ", " plein ", " dense " et " enceint " d'archétypes. C'est à partir des diverses significations de ce terme que les deux artistes ont travaillé à l'élaboration de l'ensemble de leur projet spécifique, qui englobe les quatre salles d'exposition disponibles. Chaque salle a été baptisée du néologisme "FRAUGHTIANA" (ou "FRAUGHTIAN") et porte un numéro, dont la séquence suit la progression de Fibonacci : 1, 1, 2, 3. Cette suite a été théorisée par le mathématicien Leonardo Pisano, dit Fibonacci (1175-1235), à la suite de ses observations de la nature ; son développement progressif est indiqué par l'augmentation exponentielle du nombre. Pour les deux artistes, qui réfléchissent à l'existence de l'homme de la naissance à la mort, cette séquence numérique représente une déflagration et une libération après la stratification de l'expérience humaine, de la douleur de l'accouchement à la prise de conscience que nous perdons la possibilité de vivre un jour dans un monde idéal. En conséquence, l'artiste reprend sa place - dans sa dimension irréelle - dans le centre nerveux d'une potentialité existentielle et/ou autre. DE PINTO et SIGNORILE jouent avec les différents plans, avec les stratifications temporelles établies par leurs expériences de vie individuelles dans la société, presque comme s'ils agissaient en dehors du temps, en quelque sorte à la manière d'un roman de James Joyce, puisque les deux conducteurs de l'exposition sont en équilibre précaire sur le fil du rasoir entre l'inconscience fœtale et la conscience qui vient de l'expérience métaphorique de la vie.
Les salles ne contiennent pas d'œuvres particulières - et leur existence n'aurait aucune importance pour nous - mais une invitation à une perception immanente, qui se déroule au milieu d'installations contextuelles et environnementales et d'installations sonores évocatrices. Le cercle, la rondeur, les cycles et les sphères sont les éléments à l'œuvre dans FRAUGHT, où les visiteurs feront l'expérience d'états d'esprit doubles et dualistes, parfois à la fois réciproquement conflictuels et complémentaires.
Chaque chemin dans FRAUGHT mène vers un moment, une réflexion, une action ou une stase, mais toujours et dans tous les cas le mouvement de l'homme vers l'univers, errant entre allégories et symbolismes. Chaque œuvre dans une salle donnée porte le nom de la salle qui la contient et, par un effet de crescendo, la dernière étape atteint le pathos et l'énergie symbolique qui nous unit à l'universel. Vidéos, installations plastiques et sonores, bref des éléments volontairement symboliques, génèrent ensemble ce grand magma qui définit l'homme par son indéfinissabilité ou sa fascination persévérante pour le double et la dualité, pour l'insaisissable et l'inéluctable.
Comme je l'ai écrit plus haut, les œuvres - si l'on peut dire - créées par les deux artistes sont de nature contextuelle. On y trouve, entre autres, une version du Boléro de Ravel dont le tempo a été modifié musicalement et recréé pour appliquer la logique de la suite de Fibonacci ; puis, en progressant d'une salle à l'autre, on passe par le temps de l'instabilité, de la construction et de la déconstruction sans fin... pour arriver finalement dans la dernière des salles - FRAUGHTIANA 3 - où un espace construit à l'intérieur d'un autre espace évoque l'idée de la catharsis presque ésotérique d'un trille d'oiseau chanteur ou du symbolisme maçonnique par le biais de l'élément de la lumière.
Mario Casanova (avec Pier Giorgio De Pinto et Valter Luca Signorile), 2015
Traduction de Pete Kercher
traduit automatiquement de la langue anglaise
Double solo show by Pier Giorgio De Pinto and Valter Luca Signorile
place: Bellinzona
KuratorIn: Mario Casanova of MACT & CACT Museo e Centro d’Arte Contemporanea Ticino, Switzerland
Dokumentationstyp: Dokumentation einer Performance/Aktion / Documentation of a performance/action