Sitting
(2020)

Début 2019 en observant les postures et les jeux de ma fille d'un an, j'ai entamé une recherche chorégraphique sur le corps assis au sol, dont les gestes, les présences et les imaginaires naissent de la relation immédiate générée par cette situation. Chorégraphie brute, architecture de l'assise et jeux de ses possibilités. Comment le point se déplace, se dynamise, grandit ou s'atrophie ? Quels rapports au monde, quels mythes, quelles figures sont invoqués et nous visitent ? Qui est assis au sol ? Manifestation d'un corps résistant au mouvement du monde Sitting célèbre la puissance sourde et souterraine du sol et de ceux qui s'y attachent. Sur le sol sont assis des enfants, des manifestants pacifistes, des grévistes, des sit-inneurs, des ésotériques, des routards, des prisonniers de guerre, des vaincus, des méditants, des cercles de parole, des amoureux, des blessés, des mendiants, des ivrognes, des épuisés, des êtres-racines. Goutte, terre, ancré, assis, inscrit, là, partie, cupule, bâtiment, sol, jardin, pierre, dolmen, cairn, montagne, hameau, refuge, fondation, sous-sol, support, humus, réceptacle, fontaine, stationnaire, bassin, cuvette, jarre, vase, anal, anneau, anus, Caïn, Diogène, Bashô, et bien d'autres. Assis par terre, les jambes croisées, dans une rivière, dans une gravière, dans la tour, pour une veillée, à son chevet, au bord d'un précipice, dans le bonheur, sur sa fortune, sur ses positions, autour du feu, à l'église, à l'école, assis le chien, assiégé.