Nachbau, Verkohlung und Vergrabung einer verschollenen Collage von Hannah Höch in einer Zeitkapsel
(2018)

Hannah Höch est considérée comme l'inventeur du collage dans un contexte dadaïste. Dans les archives de Hannah Höch, Schicht, Martin G. ; a trouvé quelques illustrations de ses collages qui ont disparu. Il existe des photos n/b de ces collages - mais personne ne sait où ils se trouvent, à quoi ils ressemblent en termes de couleurs, leur taille est inconnue, leur âge n'est pas clair - et on ne sait pas s'ils existent encore.

Le collage de Hannah Höch a été reproduit à l'identique par Schicht, Martin G.. Il a ensuite été dessiné au charbon de bois. Les informations sur le motif ont ainsi été effacées. Mais en même temps, la structure du collage est apparue.

Hannah Höch a survécu au troisième Reich, recluse dans une maison à Berlin-Heiligensee. Elle se camouflait en vendeuse de roses. C'est pourquoi le jardin est aménagé d'une manière très particulière, possiblement opaque et hétérogène. Elle a coupé les ponts avec ses amis artistes* afin de les protéger. Elle a enterré de nombreux tableaux et documents d'histoire contemporaine dans son jardin afin que la Gestapo ne puisse pas les trouver. Après la guerre, elle a continué à vivre dans la maison et le jardin jusqu'à sa mort en 1978. Depuis, la maison et le jardin continuent à être entretenus conformément à ses idées.

La terre de ce jardin a été prélevée par Schicht et placée dans une "capsule temporelle". C'est dans cette terre que le collage carbonisé a été inséré et rempli de terre. À chaque exposition, l'œuvre est retirée de la capsule temporelle et libérée pour être présentée. À la fin de l'exposition, le collage est replacé dans la terre de la capsule temporelle et rempli de terre.

Lors de la construction des châteaux en bois des Slaves installés dans la région de Berlin, les pointes des poutres en bois étaient carbonisées, car elles n'étaient ainsi pas attaquées par les parasites et la pourriture dans le sol. C'est pour de telles raisons de conservation que j'ai déposé le collage carbonisé dans la terre. Nous trouvons certes de meilleures conditions de conservation dans le dépôt d'un musée que dans la terre. Néanmoins, nous savons très peu de choses sur la durée de vie des musées. Il semble seulement clair qu'à long terme, les bâtiments et les villes deviendront des ruines, alors que les objets enfouis dans le sol peuvent survivre très longtemps. Dans le cas du présent collage, le choix s'est porté sur une conservation dans le sol optimisée par la carbonisation. Afin de comparer réellement ces deux concepts temporels, la capsule temporelle avec le collage dans la terre sera entreposée dans un dépôt de musée après quelques expositions.