SCULPTURE MASSAGE ongoing Performanceprojekt
(ab 2014)

"Ces pieds devraient être massés". C'est ce que j'ai pensé en regardant les jambes tendues du joueur de clarinette en bronze dans le parc Züllig à Arbon (Suisse). Cette pensée m'a permis de masser une première sculpture le 14 septembre 2014 : Die Schwebende (1955) du sculpteur zurichois Hermann Haller dans le Seepark de Rorschach. C'était le début du projet de performance ongoing Sculpture Massage. Entre-temps, j'ai massé de nombreuses autres sculptures, en Suisse, dans différentes villes d'Europe et une sur la côte ouest-australienne. Pendant un Sculpture Massage, je prends possession d'une œuvre publique à mains nues - en la pétrissant, en la frottant, en la caressant - et je lui donne une nouvelle vie dans un sens métaphorique. Pendant le massage, je suis entièrement concentrée sur l'action. Par l'engagement de mon corps, je fais l'expérience d'un lien avec la forme et le matériau. Ainsi, la facture d'une sculpture, son matériau (qu'il s'agisse de pierre, de bronze, de métal ou de bois) et sa forme ont une influence sur mon toucher et mes mouvements. Par exemple sur la sculpture Large Spindle Piece, bronze 1974, de Henry Moore à la Kings Cross Station London UK, sur la sculpture temporaire Robert Walser de Thomas Hirschhorn, sur la place de la gare de Bienne CH, ainsi que sur la sculpture Helvetia auf Reisen, bronze 1980, de Bettina Eichin sur le pont moyen du Rhin à Bâle, CH. Je choisis les sculptures à masser en fonction de différents critères. Parfois, je m'intéresse surtout à l'auteur, parfois à la force symbolique ou au contexte historique ainsi qu'à l'emplacement ou simplement à la force d'attraction qui agit sur moi. J'aime la rencontre entre la matière morte et mon corps, ainsi que l'aspect éphémère de cette action. Dans le meilleur des cas, l'œuvre performative Sculpture Massage incite à de nouveaux processus de réflexion.